Fumée d'opium
EAN13
9782842056452
ISBN
978-2-84205-645-2
Éditeur
Mille et une nuits
Date de publication
Collection
La petite collection (374)
Nombre de pages
128
Dimensions
15 x 10,5 cm
Poids
79 g
Fiches UNIMARC
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Fumée d'opium

De

Mille et une nuits

La petite collection

Indisponible
Lorsqu'en 1897 le jeune lieutenant Charles Bargone, qui n'est pas encore devenu l'écrivain Claude Farrère, rejoint pour son premier poste la division navale d'Extrême-Orient, il a très certainement déjà tâté de l'opium. En effet, celui-ci est alors de consommation courante dans les milieux des marins et des prostituées des ports français comme ceux de Toulon que le romancier évoquera plus tard dans Les Petites alliées. Il l'est aussi dans les milieux littéraires et mondains de la capitale où il a remplacé la morphine, déjà passée de mode. L'opium, du moins celui qui se fume, le chandoo, a d'abord été produit en Inde avant que d'être introduit en Chine par les Anglais au début du XIXe siècle., puis en Indochine par les Français. Aussi restera-t-il toujours dans l'esprit de chacun plus ou moins associé à l'Asie qui l'a vu naître, au point que l'on peut se demander si sa coloration orientale n'est pas la principale raison de son succès littéraire à une époque avide d'exotisme. Dans le cas de Claude Farrère, le lien entre opium, littérature et Extrême-Orient est étroit puisque c'est essentiellement de son expérience indochinoise de deux ans qu'il tire l'inspiration de ses premières créations littéraires, des nouvelles qui toutes ont pour héros de fervents adeptes de l'opium. La première de ces nouvelles est publiée en 1901 sous le titre « Fumée d'opium », au Mercure de France. Elle est remarquée par Pierre Louÿs qui encourage le jeune homme à écrire, devenant à la fois son mentor et son ami le plus proche. Claude Farrère publiera en 1904 un recueil rassemblant les fruits de son travail. Avant d'adopter pour titre celui de son premier récit (rebaptisé dès lors « Le Cyclone »), l'écrivain avait songé intituler son recueil La Bonne drogue - cycle d'opium : c'était dire explicitement que les dix-sept nouvelles qui le composent offrent une vision positive de l'opium. Les six nouvelles qui constituent à peu près la première moitié du recueil sont des récits légendaires et historiques, apparemment nés de l'imagination de Farrère, qui évoquent à la manière des contes, pour l'un les origines mythiques de la drogue, pour les autres ses pouvoirs magiques, lesquels sont toujours bénéfiques pour celui qui en use puisqu'il y trouve « la sagesse et le bonheur », le moyen de dominer sa peur, de panser ses douleurs, d'affronter la mort et de « s'affranchir de ce mauvais rêve qui est la vie ». Dans sa préface à la première édition de Fumée d'opium, Pierre Louÿs se défend d'avoir jamais fumé la « bonne drogue », et il ajoute : « je crois d'ailleurs savoir que Claude Farrère lui non plus. » Si Pierre Louÿs lui-même ne semble pas avoir beaucoup touché aux drogues, Claude Farrère a notoirement été un opiomane invétéré, au point que sa carrière militaire en a été compromise et qu'il a dû à plusieurs reprises subir des cures de désintoxication. D'ailleurs, sitôt en retraite de la Marine, il n'hésitera pas à écrire en 1920 une préface à une réédition de L'Anglais mangeur d'opium d'Alfred de Musset . Claude Farrère (1876-1957) obtient le prix Goncourt en 1906 pour Les Civilisés qui décrivait la vie des colons français en Indochine. Il fut élu membre de l'Académie française en 1935, contre Paul Claudel.
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