Paroles d'exode, mai-juin 1940 / lettres et témoignages des Français sur les routes

« Tout s'est fait lent comme des réflexes d'agonisant. Il s'agit d'un immense troupeau qui piétine, fourbu, devant l'abattoir. Sont-ils cinq, dix millions livrés au macadam ? C'est un peuple qui piétine de fatigue et d'ennui [...]
Antoine de Saint-Exupéry »
En mai 1940, les armées allemandes envahissent la France par le nord. Dans les villages, c'est la panique. Que faire ? Rester et attendre l'ennemi ? Fuir, mais où aller ? Pendant de longues semaines, des dizaines de milliers de villageois déferlent en de longues files sur les routes de France, à pied, à vélo, en chariots. Femmes, enfants, animaux, meubles s'entassent à pas lents, sans autre repère que l'autorité de quelques concitoyens, et convergent vers l'ouest.
Ce printemps très particulier est encore mal connu. Il a pourtant marqué des générations et constitue un épisode singulier de la Seconde Guerre mondiale. Écoutez ceux qui l'ont vécu vous le raconter.